SERD 2023 – Emballages : la sobriété avant le recyclage

Du 18 au 26 novembre 2023

La Semaine européenne de la réduction des déchets aura pour thème central les emballages.

Le thème des emballages est mis en lumière cette année, mais la participation reste ouverte dans tous les champs thématiques habituels de la SERD 

Pouvons-nous nous passer des emballages ?

Les emballages en chiffres

5,6 millions

de tonnes d’emballages ménagers en 2022

10 %

d’emballages réemployés en 2027

0 %

d’emballage plastique à usage unique en 2040

13,4 millions 

de tonnes d’emballages ménagers, restauration, et industriels et commerciaux en 2021

Division par 2

du nombre de bouteille plastique pour boisson à horizon 2030

1 700

emballages par an par habitant en 2022

Tri et recyclage

Les emballages permettent de contenir, protéger, transporter et même présenter et rendre attractif tous types de marchandises. Ils rendent de précieux services et il n’est pas toujours possible de s’en passer. Pour les fabriquer, on a besoin de matières premières et de ressources dont certaines qui se raréfient et qui sont complexes à traiter avec un impact environnemental important, pour la faune, la flore et l’atmosphère.  

Il est essentiel de bien trier ses emballages : aujourd’hui en France métropolitaine tous les emballages sans exception se trient et sont à mettre dans la collecte sélective. Le tri systématique de ses emballages permet de limiter son impact sur l’environnement.

Cependant, le tri et le recyclage, aussi bénéfiques soient-ils, ne sont pas une solution à la surconsommation d’emballages. Le meilleur emballage reste celui que l’on n’utilise pas.

Il est indispensable de réduire la quantité d’emballages à la source. À travers nos achats et nos habitudes de consommation, il est possible de privilégier des produits avec moins d’emballages. De plus le réemploi des emballages doit être prioritaire pour permettre d’allonger leur durée de vie et de préserver les ressources naturelles nécessaires à la fabrication de nouveaux emballages.

Une mobilisation nécessaire de tous les acteurs pour transformer notre système

1. Des dispositifs réglementaires de plus en plus contraignants

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (loi AGEC)

Des changements doivent être effectués pour atteindre les objectifs ambitieux fixés par la France, dans le cadre de la Feuille de Route Économie Circulaire, et par l’Europe, dans le cadre du paquet économie circulaire européen.

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire entend accélérer le changement de modèle de production et de consommation afin de limiter les déchets et préserver les ressources naturelles, la biodiversité et le climat. Concernant les sujets emballages les grandes orientations sont :

  • Éviter les emballages inutiles
  • Limiter sa consommation d’emballages
  • Favoriser le développement du réemploi
  • Sortir du plastique à usage unique
  • Assurer la recyclabilité de tous les emballages
  • Favoriser la réincorporation de matière recyclé
  • Mieux informer les consommateurs

2. Que peuvent faire les citoyens à leur niveau ?

Chaque citoyen-consommateur peut agir au quotidien, tant dans sa vie personnelle que professionnelle, en faveur de la réduction des quantités et de la nocivité des déchets qu’il génère. En adoptant des gestes et comportements éco-responsables, de consommation durable, chacun d’entre nous peut contribuer à réduire les impacts environnementaux de sa consommation mais aussi à réaliser des économies.

  • Privilégier les contenants réutilisables ou réemployables dans les commerces de vente au détail
  • Boire l’eau du robinet
  • Dire non aux imprimés publicitaires
  • Préférer le carton au plastique
  • Si plastique il y a, préférer le plastique recyclé
  • Suivre les consignes de tri et privilégier le recyclage
  • Réutiliser les emballages

Prolonger au maximum la durée de vie des objets, grâce à la réutilisation, le réemploi, la réparation (les 3R).

Éviter les emballages inutiles et limiter sa consommation d’emballages

Je commence par me questionner et bien évaluer mes besoins (grâce à la méthode BISOU) d’être vigilant lors de mes achats. 

Lors de mes achats, je favorise les produits sans emballage ou avec moins d’emballage tout en étant attentif à la bonne conservation de mes denrées pour éviter le gaspillage.

Les produits concentrés à diluer ainsi que les produits solides sont aussi des alternatives qui permettent de réduire les emballages

Je peux signaler les produits comportant un emballage que je juge excessif

Favoriser le développement du réemploi

Lors de mes achats, je privilégie des produits dans des contenants réemployables quand ils existent, et je pense à les ramener en point de collecte dédiés. Je privilégie aussi des emballages ou des contenants à reremplir à la maison à partir de recharge (par exemple via l’achat d’une gourde, recharge pour le savon liquide…).

Je peux également venir avec mes propres contenants lors des achats en vrac, à la coupe et même pour acheter mon pain.

Assurer la recyclabilité de tous les emballages

Aujourd’hui, tous les emballages (hors verre) sont à trier et à mettre dans le sac ou le bac jaune. Les emballages en verre sont à apporter dans les points de reprise dédiés.

3. Quels engagements des entreprises ?

Face à la nécessité de produire moins de déchets et pour répondre à leurs obligations réglementaires, les entreprises se mobilisent. Elles sont désormais conscientes des enjeux et de la nécessité d’améliorer l’existant en travaillant sur l’écoconception des emballages, la réduction, le réemploi et sur un recyclage effectif et systématique.

Les acteurs (fabricants de matériaux et d’emballages, metteurs sur le marché, distributeurs, etc.) sont désireux d’agir pour réduire l’emballage le plus possible, mais cela peut-être complexe pour des questions de logistique notamment. Des fédérations se sont mobilisées sur ce sujet à la suite de la Stratégie nationale 3R, et certaines d’entre elles ont réalisées des feuilles de routes sectorielles 3R.

Il est impératif pour tous les secteurs, la vente distance, l’alimentation, les boissons, la mode, les cosmétiques de s’engager dans la réduction des emballages et vers des solutions plus sobres en matières, donc en utilisation de ressources, et d’éviter le suremballage. 

Des solutions à développer :

  • Faciliter le réemploi et la réparation :
    • Préférer des emballages réemployables (exemple : cageots et palettes pour le stockage et le transport, consigne pour les fûts et bouteilles de boissons vendues dans les cafés, hôtels, restaurants (CHR)…)
  • Favoriser les emballages mono-matériaux
  • Ajuster les emballages à leur contenu, afin d’optimiser le transport
  • Favoriser les emballages plastiques incluant du recyclés
  • Réduire la toxicité de certains plastiques en supprimant ou remplaçant les additifs incriminés

Tous les secteurs sont concernés

E-commerce

1 milliards de colis/an c’est le volume d’activité estimé en France en 2021. Alors comment limiter l’impact environnemental du commerce en ligne ?

  • Réduire le vide des colis
  • Réemployer les cartons des clients
  • Réduire les chutes lors de la chaine logistique pour réduire les pertes
  • Adapter les réglages machines pour davantage de précision sur les dimensions des colis
Restauration
  • Remplacer la vaisselle jetable des fast-foods par de la vaisselle réemployable
    • La restauration rapide doit, depuis le 1er janvier 2023, utiliser de la vaisselle réemployable pour les repas et les boissons servis sur place (gobelets, couvercles, assiettes, récipients, couverts)
  • Pour la consommation à emporter : accepter les contenants apportés par le consommateur et, dans ce cas, proposer une tarification incitative ou proposer des emballages réemployables avec un système de consigne pour assurer leurs retours

Pour la restauration collective : pour sortir des emballages en plastique, choisir le passage à des contenants réemployables

Pour les entreprises qui souhaiteraient passer au réemploi emballage et qui cherche un opérateur de lavage, vous pouvez vous référer à la Cartographie 2023 des centres de lavage d’emballages en France.

Grande distribution
  • Supprimer tous les emballages de lot, et assurer les remises au niveau de la tarification en caisse
  • Favoriser l’apport des contenants par le consommateur pour les rayons vrac et en vente assistée
  • Dédier un espace à la reprise des emballages réemployables
Fabricants et metteur en marché
  • Éco-concevoir le système d’emballage (du produit, regroupement, transport) et réaliser un diagnostic emballage
  • Utiliser des emballages réemployables et réemployés et favoriser une organisation pour le retour
  • Assurer la recyclabilité de tous les emballages
  • Favoriser la réincorporation de matière recyclée
  • Sortir du plastique à usage unique :
    • La loi prévoit la fin de la mise sur le marché des emballages en plastique à usage unique d’ici 2040
      Exemple : bouteilles en plastique, tube de dentifrice, bidons de lessive, sachets de salade
  • Mieux informer les consommateurs à travers des messages sur l’emballage et tous les autres canaux de communication

4. Et les collectivités dans tout ça ?

Les collectivités sont chargées du service public de gestion des déchets (prévention, collecte, tri, traitement). En particulier elles ont mis en place la collecte sélective de tous les emballages sur l’ensemble du territoire.  Ce geste de tri doit être généralisé par la collectivité dans l’ensemble des espaces publics et des établissements recevant du public qui dépendent d’elle.

Les collectivités locales sont invitées à mettre dans leur règlement de collecte une obligation de trier pour les habitants et à adopter une tarification incitant au geste de tri.

Les collectivités locales ont une mission de proximité pour communiquer auprès de leurs habitants les consigne de tri et les enjeux du recyclage.

Les collectivités ayant une compétence de restauration collective doivent trouver des alternatives au plastique pour les contenants de cuisson, réchauffe et service. Des solutions réemployables peuvent répondre à cette obligation.

Les messages de la SERD

Dans ce contexte, la SERD se mobilise pour nous aider à mieux comprendre les impacts environnementaux générés par les emballages et présenter un ensemble de pratiques que l’on peut mettre en place pour réduire ses emballages.

Tout l’enjeu est d’en avoir un usage sobre et plus responsable, tant du côté des fabricants que des consommateurs.

Tous les acteurs de la société sont concernés par les enjeux de prévention et de réduction des déchets. Il est impératif de produire et consommer de façon plus durable. Nous achetons beaucoup d’objets et nous les gardons de moins en moins longtemps. Pour faire face à l’épuisement des ressources de notre planète, il est nécessaire et possible de changer de modèle en modifiant quelque peu nos habitudes de consommation. Nous pouvons allonger considérablement la durée de vie de nos objets ce qui diminuera nos besoins en production et réduira notre quantité de déchets.

Alors par où commencer ?

  • Chez vous, quels bons réflexes pour réduire la poubelle d’emballage et produire moins de déchets ?
  • Comment les entreprises peuvent proposer des produits à moindre impact environnemental ? Quels matériaux privilégier pour une production d’emballages moins polluants ?
  • Comment mieux recycler pour donner une seconde vie aux déchets ?

Des idées d’animation sur les grands thèmes SERD

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