Réussir une action SERD : 6 facteurs clés

Vos retours d’expérience SERD s’accumulent depuis des années, au travers de vos témoignages lors des Rencontres territoriales, de vos candidatures aux Trophées et de nos échanges tout au long de l’année.

Partageons ici vos enseignements clés : l’existence de 6 facteurs de succès d’une action SERD !


Facteur clé 1 : L’anticipation

Miser sur l’anticipation pour préparer son action SERD permet d’avoir le temps d’aller plus loin dans son projet : concevoir un programme d’actions complet, prévoir un plan de communication pour mobiliser son public et valoriser son action avant, pendant et après la SERD, créer un kit d’actions clés en main pour le relayer à son réseau et favoriser l’engagement.

Le mot de Charlotte, de la Métropole Européenne de Lille (MEL)

Charlotte, tu as imaginé pour la SERD un défi anti-gaspi inter-écoles. Peux-tu nous en dire quelques mots ?

La Métropole de Lille a défié les restaurants scolaires de son territoire de réduire de 30% leur gaspillage alimentaire, en réponse au résultat d’un diagnostic territorial conduit depuis plusieurs années : 25 à 40% de nourriture était jetée dans les cantines.

Tout le principe de notre action menée lors de la SERD, c’était de fournir des kits clés en main aux communes de notre territoire : un kit d’actions (diagnostic, pesées, prêt de vélos à smoothie, animations anti-gaspi à proposer par les élèves, les animateurs périscolaires, les enseignants, le personnel de cantine…) et un kit de communication (contenant un descriptif du défi, une affiche sur le défi anti-gaspi inter-écoles, des fascicules de jeux et des « jetons petite ou grand faim »).

L’objectif était de les encourager à collaborer avec les acteurs de la restauration collective pour sensibiliser et réduire le gaspillage alimentaire en restauration scolaire.

Comment as-tu organisé ce défi ?

On a travaillé avec 2 collègues plusieurs mois avant la SERD, pour avoir le temps de tout préparer sans se mettre de pression !
On a imaginé cette démarche en 5 étapes :

  1. Annonce du défi et inscription des communes volontaires, de mai à juillet
  2. Identification de la classe pilote au sein de chaque école participante pour mener le défi, en septembre
  3. Formation des classes pilotes et soutien au choix des actions à mettre en place, au travers de la remise de supports ludiques de sensibilisation, en octobre
  4. Mise en place des actions anti-gaspi choisies par chaque école et des pesées de bilan en novembre, lors de la semaine européenne de réduction des déchets
  5. Évaluation de l’impact et identification des perspectives, cérémonie de remerciements, annonce des résultats et promotion des bonnes pratiques, à partir de janvier.

Tu referais cette action ?

5 écoles parmi les 12 participantes ont réussi à dépasser les 30 % de réduction du gaspillage fixés par le défi : cela nous encourage à poursuivre la démarche.

De surcroit, tous les participants ont fortement apprécié la dynamique du défi et souhaiteraient une 2ème édition !

Facteur clé 2 : La force du partenariat

Nouer des partenariats pour préparer son action SERD permet d’augmenter la portée de son projet : viser une cible plus large grâce à l’ouverture au réseau de chaque partenaire local, bénéficier de moyens matériels, humains et médias plus importants, obtenir davantage de retombées territoriales.

Le mot de Jean-Marc, de la Fondation de Nice

Jean-Marc, le jardin Lou Pantaï, c’est quoi ?

C’est un tiers-lieu qui regroupe une épicerie solidaire, une épicerie itinérante et un jardin potager sur une très grande surface. En fait, c’est une exploitation maraîchère pour les personnes en précarité alimentaire que notre Fondation accompagne pour les aider à se réinsérer.

Et la Fondation sensibilise aussi le grand public, notamment pendant la SERD ?

Oui, on anime aussi des activités pédagogiques dans nos jardins partagés, pour sensibiliser le public à l’environnement et à l’alimentation durable, pendant la SERD et tout au long de l’année. Non seulement, on parle d’écologie, mais aussi de solidarité et de partage : on aborde par exemple le glanage solidaire, la conservation des aliments qui permet de faire des économies, le compostage….

Tu nous expliquais que la réussite de ces actions, c’est que vous n’êtes pas seuls ?

Oui, toutes ces actions ont vu le jour grâce à la collaboration de la Fondation de Nice avec plein de partenaires : des acteurs publics, des associations et des entreprises. C’est ça qui nous a permis de disposer du terrain, et de tous les moyens pour déployer cette sensibilisation.

Comment avez-vous réussi à solliciter ces partenaires ?

La Fondation de Nice est un acteur historique sur les Alpes-Maritimes : c’est ce qui lui a permis de développer un important réseau de partenaires à travers le temps. La Fondation sait faire preuve de réactivité. Elle s’attache à rechercher des réponses aux enjeux actuels, au travers d’une politique d’innovation sociale. Enfin, sa fiabilité en fait un acteur incontournable de notre territoire, pour les partenaires institutionnels ou des mécènes. Pour aménager le site de Lou Pantaï, une campagne de levée de fonds a été menée pour communiquer sur le projet du jardin.

Comment avez-vous réussi à les faire adhérer au projet ?

Le jardin Lou Pantaï porte un projet fort de lutte contre la précarité alimentaire et plus largement sur la santé et le bien-être des personnes que nous accompagnons. Le site en lui-même offre de nombreuses perspectives de développement autour de ces thématiques : éducation à l’environnement pour les plus jeunes, expérimentation d’une alimentation durable dans son quotidien, insertion professionnelle via le maraîchage ou la cuisine…

Ainsi, nos partenaires peuvent nous accompagner sur différents axes de développement, visant à chaque fois un mieux-être pour des personnes en situation d’exclusion.

A notre époque où les personnes ont tendance à s’isoler, le fait de renouer du lien social et de partager des activités physiques en extérieur est également l’un des atouts de notre projet.

Facteur clé 3 : La communication multicanale

Imaginer une communication multicanale pour préparer son action SERD permet d’accroître l’attractivité de son projet : diversifier les canaux de communication en mobilisant à la fois les médias locaux, les réseaux sociaux et la rencontre du grand public, fournir un kit de communication clé en main pour son réseau, proposer des récompenses non matérielles et une remise de prix, pourquoi pas sur un ton décalé, voire humoristique !

Le mot de Sophie, de la Communauté de Communes Calvi-Balagne 

Sophie, chaque année, l’équipe SERD est ravie de découvrir les animations de Calvi-Balagne, toujours pleines de créativité !

On essaie en effet de se renouveler chaque année ! On voit la SERD comme une occasion d’aborder les enjeux écologiques de façon ludique. Ça permet de déculpabiliser les gens, et de les détendre sur la question, ce qui est plus attractif, je pense.

L’une de tes actions de la dernière édition, c’est une action très simple de sensibilisation à l’anti-gaspillage. Où se situe son originalité ?

On a fait le choix de démultiplier les vecteurs de communication pour faire passer les messages à toutes nos cibles non seulement via des médias et réseaux sociaux, mais aussi en allant à leur rencontre dans leur environnement quotidien, ce qui permet d’adapter le discours en fonction de leurs habitudes de vie.

Tu peux nous en dire plus ?

On a identifié les principaux lieux de vie de nos communes, et on a organisé des animations sur des gestes très concrets et accessibles, sur place : dans les supermarchés, dans les écoles, dans les centres sportifs… En parallèle, on a valorisé ces messages clés de sensibilisation dans des quiz, des tutos, et des posts réguliers sur Instagram et via la radio locale. Cela nous a permis de créer une communauté à l’échelle de notre territoire !

Sophie, cet engagement pérenne porte-t-il ses fruits au niveau du territoire pour la transition écologique ?

L’engagement pérenne porte ses fruits du moment que des actions concrètes sont menées, telles que la collecte des déchets en porte-à-porte, la sensibilisation des habitants à la prévention des déchets, la mise en place de composteurs collectifs, ou encore l’élaboration de programmes comme « Ma famille zéro déchet » ou les « établissements écoresponsables ». Ces actions ont permis une réduction significative des déchets, et une augmentation du recyclage grâce à une participation accrue des citoyens. Les efforts s’inscrivent dans une démarche durable, avec des projets à long terme qui impliquent la communauté des acteurs et contribuent à la transition écologique du territoire.

Facteur clé 4 : La preuve par l’exemple

Proposer une immersion aux participants de son action SERD permet d’accroître la force de son message de sensibilisation : faire vivre une expérience à ses visiteurs en toute convivialité, les inciter à mettre la main à la pâte dans un atelier concret, recourir aux escape games, favoriser les interactions, les débats au sein de conférences, permettre l’apprentissage ludique avec un spectacle pour enfant, proposer la découverte créative avec un défilé de mode up-cycling et incarner l’éco-exemplarité dans le montage de son action.

Le mot de Jodie, de Havre Seine Métropole

Jodie, tu organises depuis plusieurs années au cours de la SERD le « Salon réinventif ». En quoi consiste cet évènement ?

Le Salon réinventif, c’est le rendez-vous du réemploi et du recyclage. Plus de 70 exposants partagent leur savoir-faire, des stands et des ateliers concrets pour transmettre de bonnes pratiques. Des conférences, spectacles et défilés forts sont aussi proposés par des intervenants experts du zéro déchet.

Ce qui fait la cohérence de cet évènement, c’est qu’il est éco-conçu. Raconte-nous !

Oui, on tient à ce que l’évènement soit éco-conçu pour incarner les messages de sensibilisation que l’on diffuse !

Pour la configuration des stands, pas de superflu, ni de matériaux non recyclables (PVC, moquette, toile à gratter…). On utilise plutôt des matériaux réutilisables, comme les décors en palettes, en bois et en carton.

On met à disposition des poubelles tri-flux pour une bonne gestion des déchets recyclables et des biodéchets. L’ensemble des matériaux est récupéré pour les éditions suivantes et ce qu’il reste est réemployé par des associations du territoire.

La restauration assurée sur place est locale et bio, et servie dans de la vaisselle consignée.

C’est donc une démarche complète !

Un autre mot à ajouter ?

L’évènement est très bien identifié par nos cibles, mais aussi par des publics moins sensibilisés depuis quelques années. Les visiteurs sont contents d’apprendre de nouvelles astuces zéro déchet, et pour les exposants, c’est une excellente occasion de se faire connaître, et d’élargir leur réseau de partenaires.

Facteur clé 5 : L’association de l’enjeu écologique à d’autres enjeux

Associer un autre enjeu à celui de l’écologie dans son action SERD permet d’intéresser un public peu sensibilisé à la question des déchets. Valoriser son action sous l’angle d’un évènement culturel ou artistique, d’une action sociale ou d’une action de prévention sanitaire favorise l’appropriation de messages écologiques, diffusés subtilement, dans un contexte convivial.

Le mot de Léopold, d’ENVIE Maine

Léopold, peux-tu nous parler de cette action SERD originale organisée par ton association : « OUI à l’art sous toutes ses formes ! Personnalisation d’électroménagers rénovés » ?

On a eu l’idée de faire appel à deux artistes sarthois pour personnaliser des électroménagers reconditionnés dans nos ateliers, où des personnes en insertion leur redonnent vie. Cela encourage les consommateurs à créer un attachement à leurs appareils, pour les inciter à les réparer plutôt qu’à les jeter.

C’est un peu la version « électroménager » de la valorisation des « légumes moches » ?

Oui, c’est ça ! On donne une seconde vie à des biens de consommation souvent considérés comme “moches” en raison de malformations qui n’impactent en rien leur utilisation.

La sensibilisation ne portait donc pas que sur l’enjeu écologique de la réparation ?

Non, c’est la force de ce type d’action, qui mêle à la fois l’art, l’économie circulaire et l’inclusion sociale. Cela permet, dans la communication sur l’évènement, d’insister par exemple sur le côté artistique et ludique pour attirer un large public, qui va découvrir sans être venu pour ça des astuces de réduction des déchets.

C’est une vraie solution à la question que les professionnels de l’environnement se posent souvent : comment attirer les publics les moins sensibilisés ?

Facteur clé 6 : L’impact sur le long terme

Viser un impact sur le long terme de son action SERD permet de mobiliser ce temps fort sur la prévention des déchets comme le tremplin d’un engagement pérenne. Initiée pendant la SERD, son animation peut devenir une récurrence tout au long de l’année, voire le premier maillon d’un programme d’actions plus global, pour installer des partenariats et démultiplier la diffusion des bonnes pratiques.

Le mot de Sylvain, de Canon Bretagne

Sylvain, la filiale bretonne de ton entreprise a transposé une action de son siège japonais, qui consiste à sensibiliser des scolaires à la réduction des déchets. Dis-nous en plus !

Oui, il s’agit d’éco-cours destinés à des élèves de CE2/CM1 sur le thème du recyclage des produits en fin de vie. Nous intervenons dans plusieurs écoles de notre territoire pour transmettre à la génération de demain des exemples concrets de pratiques respectueuses de l’environnement, avec une pédagogie très ludique d’expérimentation par les élèves.

C’est une action que tu organises pendant la SERD depuis plusieurs années ?

Oui, c’est en effet un programme annuel récurrent que nous menons en fin d’année scolaire et pendant la SERD depuis 3 ans et qui va se poursuivre. Tout est pensé en cohérence avec le programme scolaire de sciences physiques, pour créer une sensibilisation à impact, sur le long terme.

Parle-nous de la récompense donnée aux élèves participants.

Pour marquer leurs esprits, nous remettons aux élèves un certificat “Canon ECOMASTER” au format carte Pokémon pour les féliciter de leur engagement environnemental ! A ce propos, notre entreprise a elle-même reçu un prix de l’ADEME en reconnaissance de sa démarche RSE, qui se traduit aussi par l’adaptation de l’éco-cours à une cible adulte : celle de nos collaborateurs.